The Field Lab accueille 3 sociétés: Boomerang, Field & Concept et Guidooh, toutes les trois actives dans le monde de la publicité, chacune à sa manière. Dans ce secteur, la créativité et l’innovation sont des maîtres-mots, ce qui a logiquement poussé nos entreprises à régulièrement optimiser son mode de fonctionnement de manière éco-innovante. En témoigne l’achèvement en 2012 de The Field Lab situé à Woluwe St-Lambert. Conçu avec des matériaux certifiés moins impactants, pourvu d’un système de récupération des eaux de pluie pour un usage interne et puisant son énergie via la chaleur géothermique et les panneaux photovoltaïques, ce bâtiment est un des meilleurs exemples d’éco-efficience à Bruxelles.
Bâtiment passif ? Oui. Mais personnel passif ? Non ! Les employés au sein de The Field Lab font également partie de la démarche environnementale. En roulant par exemple dans des véhicules à faible consommation d’essence. Le tri de déchets sur site est également très avancé. Sur ce dernier point, et suite à un accompagnement réalisé par la Cellule éco-conception de l’UCM, une nouvelle étape d’éco-innovation a été récemment franchie par Boomerang. Certains flux de matières en surplus, originalement destinés à l’incinération ou l’enfouissement, ont été identifiés comme alternativement valorisables. Pour concrétiser cette perspective, la Cellule de l’UCM a ensuite mis The Field Lab en contactavec des acteurs de reprise en vue de transformer ces « pseudo-déchets » en ressources et in fine en coproduits. C’est ainsi qu’une autre entreprise, REstore, vient maintenant récupérer des palettes de Plexiglass usagé de Boomerang pour en faire des luminaires design. L’un d’entre eux fait d'ailleurs partie de la décoration du bureau de la direction. De quoi symboliser l’esprit éclairé de notre bâtiment.
Derrière cette initiative se trouve la preuve qu’il est déjà possible pour les PME en Belgique, de substituer à la vision linéaire du traitement des matières (extraction des ressources > transformation > utilisation > déchets) une perspective plus soutenable et bénéfique de réinjection des flux dans le système. Cette perspective, couplée à l’ambition de réduire la consommation des matières première et de l’énergie, porte le nom d’économie circulaire. Elle vise non seulement à réduire les impacts, mais également les coûts liés aux activités de productions de biens, produit ou services. Ce concept est d’ores et déjà plébiscité comme créateur d’opportunités pour les PME et donc en matière d’emplois. Les sociétés du The Field Lab, sur sa lancée, continueront à s’y investir. et vous?
A votre sens pourquoi est-ce important aujourd’hui de circulariser notre économie ?
C’est une question de bon sens, déjà au niveau privé nos activités en tant qu’êtres humains produisent un impact sur l’environnement. Cet effet est grandement démultiplié lorsque que l’on considère les activités des d’entreprises. Dès lors, en tant que société il en va de notre responsabilité de poursuivre la perspective d’une réduction progressive, mesurée mais certaine de notre impact environnemental.
Comment se passe ce processus de récupération des déchets avec restore ? quel est l'ampleur du flux et est-ce régulier ?
Nous tentons de limiter nos flux de déchets, cependant nous ne pouvons éviter pour l’instant la production annuelle de 4 palettes de Plexiglass usagé, ce qui représente à peu près 2 tonnes de matière. Lorsque nous atteignons le volume de 1 ou 2 palettes, nous appelons REstore afin qu’ils procèdent simplement à leur enlèvement.
Comment avez-vous ressenti positivement cette démarche ?
Economiquement l’effet est neutre. Nos flux sont ceux d’une PME et non ceux d’une activité industrielle d’ampleur. Par contre nous sommes extrêmement satisfaits d’avoir trouvé aujourd’hui une filière de réemploi soutenable pour ce que nous considérions encore hier comme des déchets. Nous tirons également avantage de cela en termes d’image et en matière de communication. Sans parler du fait d’avoir pu obtenir en cadeau un des objets coproduits par REstore.
Comptez-vous vous investir davantage dans cette approche ?
Nous sommes en train d’approfondir avec un autre repreneur une voie similaire pour nos surplus de papier.
Que pourrait-on faire pour que la dynamique s’accélère à Bruxelles ?
Du point de vue de la réduction des impacts, je pense que beaucoup de bonnes idées circulent déjà dans les entreprises. Néanmoins pour les approfondir, le temps leur fait souvent défaut et un petit coup de pouce peut certainement faire une grande différence. Je pense donc que la mise en évidence d’initiatives comme celle de l’UCM peut mettre le pied à l’étrier sans que cela ne freine la dynamique de l’entreprise. Je pense également que la mise à disposition d’une base de données des repreneurs par type de matière qu’ils traitent serait très utile pour que les PME puissent se lancer plus facilement dans l’économie circulaire.